Jeudi 27 Heshvan 5785 - 28 novembre 2024
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Exemples : Abréviations de l'hébreuDictionnaire des docteurs du TalmudDictionnaire de l'hébreu Biblique et MishniqueLexique des termes techniquesMidrash à traduireMidrash RabbaTalmud de JerusalemTextes historiques

Voici un extrait du lexique des termes techniques qui pourrait être mis en ligne :

Lexique des termes techniques
(aperçu)
ADAM HAYAV LOMAR BILESHON RABO
On a le devoir d'énoncer un enseignement oral dans les termes mêmes où on l'a appris de son maître. Principe fondamental dans la déontologie de la loi de transmission orale. Son énoncé ouvre le noyau le plus ancien de la MISHNA et atteste de son universelle diffusion dès le Ier siècle au moins mais il s'agit de toute évidence d'un principe pharisien bien plus ancien. La lettre est donc d'importance aussi grande que la teneur, le signifiant autant que le signifié. Ce qui tranche absolument avec l'étude en milieu chrétien, contrainte très tôt de renoncer au signifiant puisqu'obligé de raisonner sur traduction. Jérôme sera sensible à cette faiblesse et se mettra en quête de l'HEBRAICA VERITAS, pour au moins fournir aux pères fondateurs une traduction de l'original moins trahie. C'est cet impératif absolu de la transmission littérale d'une autorité directe, à la lettre de bouche à oreille, qui explique l'existence de ces longues chaînes de maîtres caractéristiques de la MISHNA, et encore davantage des deux TALMUDS. Sur le plan des procédures d'analyses et de la méthodologie à mettre en oeuvre pour l'étude historicisée du corpus rabbinique, ces chaînes et leur haute qualité de fiabilité sont un instrument précieux de datation et de reconstitution de réseaux d'écoles.

AF
Textuellement "même en ce cas", principe inclusif ou d'assimilation à une catégorie

AGOMIN
debout! ordre: (du grec agomen)

AHERIM
"d'autres" Euphémisme désignant la Mishna de R. Meir (censuré)

AHERIM OMRIM

"d'autres disent". Selon le Talmud Babli formule d'anonymat infligée à tous les enseignements de rabi Méir en sanction d'une affaire qui nous est à présent obscure

ASMAKHTA ou encore ASMAKHTA BE'ALMA,
verset scripturaire recherché par le maître Amora babylonien pour harmoniser Loi Orale et Loi Ecrite, mais non pour en tirer un raisonnement déductif susceptible de justifer, d'authentifier ou de fonder la loi orale, qui doit rester indépendante

Av
"père". Principe général par dégagement de ce qui est commun à plusieurs cas. C'est le résultat d'une construction intellectuelle, d'où l'expression de BINYAN AV construction d'un principe. Principe à partir duquel on tire des conséquences ou cas dérivés, TOLADOT. Relève de la pensée déductive.


Av hatum'a
Principe originaire de l'impureté. Principe typiquement pharisien lié à la conception de la pureté. Principe de la transmission de l'impureté qui rend impurs par contact homme ou ustensile.. Tout reptile (SEREZ) aux termes du Levitique , passant indistinctement sur des surfaces impures puis pures est considéré par nature comme un principe de transmission de l'impureté , une source de TAME'. Dans la législation pharisienne institutionnalisée par la MISHNA, on distingue 11 de ces principes ou AVOT HATUM'A, soit par ordre de gravité croissante: 1)SEREZ (reptile), SIKHVAT ZERA , TEME'MET , METSORA'(lépreux pendant les 8 jours d'isolement) , ME HATAT(eaux lustrales des cendres de la vache rousse inférieures à une quantité particulière) 2) NEVELA (cadavre), ME HATAT (eaux lustrales supérieure à la quantité particulière spécifiée) 3)BO'EL NIDA 4)ZAV, ROQ, SIKHVAT ZERA et MEME RAGLAW du ZAV, sang de la NIDA 5)MERKAV (siège) 6)MISKAB (couche) 7) TSAV lui-même 8) ZAVA 9) MEZORA' (lépreux) 10)EZEM (ossement humain de la valeur d'un éclat 11)HAMET(mort) qui contamine la tente ('OHEL, i.e. lieu mortuaire). Ces 11 degrés de TAME' font pendant aux 11 degrés de sainteté ou sacralité, v. BET HAMIQDAS. La TUM'A, ou impureté rituelle est conçue comme une manière de fluide contagieux qui contamine par contact ou par agent de transmission intermédiaire entre la source et la personne ou l'objet contaminées. Matériellement ce sont d'abord les fluides ou les humeurs produites par le corps; salive, urine, liquide séminal, glaires, mucosités, pus, sang menstruel, etc. Les mains, susceptibles, par nature, d'entrer en contact avec tous ces éléments contaminants doivent donc en être purifiées par le biais d'ablutions rituelles: c'est le principe du rite pharisien de NETILAT YADAYIM.

AVASQANTAH
Libre d'envie, que le mal ne te touche. Expression apotropaïque (du grec abaskanta)

BARQAY!
Le jour point! Cri par lequel le préposé au guêt de l'aube, stationné sur la terrasse du complexe du Temple, donnait le signal au préposé au tirage au sort des rôles du service du TAMID de l'aurore, qui se mettait alors en branle: Le préposé au tirage au sort des rôles disait alors aux prêtres du service: 'allez voir si le moment est venu du sacrifice'. Si le moment était arrivé, le guetteur criait 'Barqay!' Et Matya ben Shemuel demandait alors: 'tout le levant luit-il jusqu'à Hebron?', et il répondait: 'oui!' . On observera que même au Temple, la langue vernaculaire de l'usage prosaïque était l'araméen; le bilinguisme, on l'oublie trop souvent, était surtout de nature fonctionnelle. On épargnait à la langue sacrée (LESHON HAQODESH) langue noble par excellence, les compromissions de l'usage domestique et vil; l'araméen était en somme la langue des domestiques, des femmes et des enfants. Dans les derniers temps du Temple, le préposé au tirage au sort était MATYA BEN SHEMU'EL

BEEMET AMRU
En verité, ils ont dit. Formule qui signale une coutume de droit commun, dont la pratique ne peut être l'objet de discussion.

BEMAH HADEVARIM AMURIM ?
De quoi est-il question ? Formule non de mise en discussion d'une disposition, mais de simple explicitation

BEN... (PELONI)
fils d'un tel. Expression réservée aux maîtres (HAKHAMIM) déjà confirmés, mais n'ayant pas encore reçu l'ordination. Ainsi Ben Zoma ou Ben Azai sont ainsi nommés avant leur accession au titre de rabi (ordination), bien que leurs enseignements soient déjà reçus

BENE BELIYAAL
fils de Belial ou fils des sans joug au sens terminologique: ANOMOI. Partisans de la Grande Prêtrise dévoyée sous JASON, MENELAS et ALCIMOS

BO BAYOM
Formule par laquelle est désignée l'assemblée extraordinaire du Sanhédrin qui vit la destitution de Raban Gamliel de la Nesi'ut, et au cours de laquelle on procéda à de très importantes réformes. Ces réformes sont désignées par le générique bo bayom

DANIN LIFNE HAKHAMIM
On a jugé devant les sages. Principe ancien en vertu duquel les décisions de loi orales pouvaient se prendre en présence de simples HAKHAMIM, donc de maîtres non encore ordonnés. Ainsi, cas traditionnels de Shim'on ben Azay, Shim'on ben Zoma, Shim'on hatemani, Hana hamizri et Hananya ben Hakhinay (Ces maîtres sont tous du Ier siècle).

DAVAR HALAMED ME'INYANO
Chose qui enseigne par son contenu. Dans l'exégèse d'Ishmael, principe selon lequel à première lecture le lien avec le contexte n'apparaissant pas, il faut procéder à interprétation en se fondant non plus sur la seule séquence littérale mais sur la teneur général de l'ensemble.

DAVAR HALAMED MISSOFO
Chose qui enseigne par sa fin. Dans l'exégèse d'Ishma'el, principe selon lequel la fin d'un verset et le texte qui lui fait suite viennent infléchir le sens d'une disposition formulée en son début, alors que la première lecture aurait fait penser qu'il ne s'agit pas de deux éléments complémentaires mais différents.

DAVAR SHEHAYA BAKELAL
Chose qui se trouve dans le général. Principe d'exégèse de Eliezer bar Yose. Bien que décliné sous de multiples aspects, revient toujours à dégager qu'une disposition légale qui apparaït à première vue comme un cas particulier d'une catégorie plus compréhensive, apporte en fait des éléments neufs qui n'était pas impliquer par la catégorie générale.

DIBER HAKATUV BEHOWE
Surtout dans l'exégèse de Eliezer et Yose le Galiléen. Simple indication rhétorique, dans le cas d'une redondance qui semblerait venir infirmer une limitation notoire de la législation scripturaire.


DIBRE TORA LASHON BENE ADAM
Les paroles de la Tora sont des paroles humaines. Principe d'interprétation non unanimement accepté, fondé sur l'idée raisonnable que l'hébreu biblique n'est pas d'essence divine mais ne relève que du langage humain, compromis entre bruit et redondance. L'exégèse prendra donc appui sur une analyse grammaticale et syntaxique ordinaires et n'ira pas prétendre que tout y fait sens y compris les mots outils. C'est là le sens du grand débat sur la nature de l'Ecriture qui opposa vers 100 école d'Ishma'el et école d'Aqiva. C'est la première qui a fini par prévaloir d'autant que l'idée était alors de produire par exégèse une législation dérivée (MIDRASH HALAKHA); mais au cours du siècle suivant cette attitude, porteuse en soi de trop de dérives possibles, fut abandonnée. Et la législation (HALAKHA) se limita d'une part à celle formulée dans le Pentateuque, et de l'autre à celle de la tradition recueillie et triée (MISHNA complètement indépendante de l'Ecriture)

DIN WEDEVARIM
Principe du renoncement à un droit de jouissance partielle, sous l'empire d'un voeu. Ainsi: je n'ai ni droit ni part ni dans tes biens, ni dans leurs fruits, ni dans les fruits de leurs fruits, et ceci perpétuellement. C'est le principe de droit personnel dit de ISUR HANA'H (interdiction de jouissance par effet d'un voeu).

DINA DEMALKHUTA DINA
La loi de l'empire, c'est la loi

DIVRE TORA MIDIVRE QABALA LO YALFINAN
Principe du Talmud Babylonien, mais non retenu dans le corpus palestinien, selon lequel la loi écrite se limite aux dispositions du seul Pentateuque à l'exclusion des Prophètes. Le Pentateuque est donc dit Tora stricto sensu (législation révélée), et les Prophètes sont assimilés à de simples dépositaires de tradition

DIYUQ
Principe du compte rond, ou du grosso modo

EHAD...WEEHAD
Mode d'exemplification d'un principe par des exemples

EN DIN, ENO DIN
Introduit toujours la proposition HAMUR dans un raisonnement par Qal waHomer, n'est-il pas évident a fortiori que (la loi valable pour Y).

EN LI ELA
Je n'ai que... textuellement: pour raisonner je ne dispose que des éléments X et Y...

EN LOMEDIM MIN HAKELALUT
On ne peut tirer enseignement de généralités. La généralisation des formulations de la MISHNA ne doit pas prévaloir sur l'étude de cas

EN MIQRA YOTSE MIDE PESHUTO
On ne peut vider le texte scripturaire de son sens littéral. Principe sans doute polémique dirigé contre l'interprétation typologique chrétienne.

EN MUQDAM UMEHUHAR BA-TORA
Il n'y a pas d'avant ni d'après dans la Tora Le texte scripturaire n'est pas prisonnier de la chronologie.


EN SEDER LAMISHNA
Il n'y a pas d'ordre dans la Mishna. Ni l'ordre d'arrangement, ni l'ordre chronologique ne sont un critère d'autorité dans le code misnique voir ASSUR,

GEZERA SHAWA
Principe de raionnement juridique fondé sur l'analogie, non de la teneur des cas, mais d'une analogie formelle établite à partir de la formulation scripturaire qui emploie le même terme pour des situations qui n'ont apparemment rien de commun entre elles. La mobilisation d'un raisonnement de ce type se traduit par l'ensemble: biselama' se...mana' lan (cela étant concevable dans le premier cas...d'où tirons-nous que c'est concevable dans le second), la réponse étant: ma le'elan..af kan (n'avons-nous pas le terme X dans un cas, et ne setrouve-t-il pas dans le second?)

GILUY MILTA ou parfois GILUY MILTA DE'ALMA
Elément du texte scripturaire qui vient confirmer textuellement une information qui était déjà implicite dans le corpus

GIRSA DEYANQUTA
Texte appris par coeur dans la petite enfance, quand l'enfant n'est pas encore sevré de l'adulte, et que dès la première acquisition du langage le père exerce l'enfant à la langue et à la mémoire en lui enseignant des fragments de Loi Orale qu'il connaît lui-même.

GUZMA
méthode de l'exagération rhétorique

HALAKHA LE MOSE MISINAî
Tradition de Moïse au Sinaï. Textuellement disposition légale de loi orale qui remonte à Moïse qui l'a reçue sur le Mont Sinaï.

HAMEYUHAD
Élément explicitement spécifié dans le texte à partir duquel on raisonne.

HAYAV
tenu de... Expression de la nécessité, astreinte à payer dommages et intérêts après une condamnation au pénal; obligation de mise en oeuvre d'un précepte impératif supérieur à la simple notion de devoir.

HAYAV MITA
Passible de la peine de mort. Expression d'une condamantion morale catégorique mais purement formelle, la peine de mort étant tombée en désuétude au Sanhédrin depuis le début du Ier siècle.

HAZARA
retour. Principe de la récurrence d'un enseignement dans des contextes multiples

HEQESH
analogie. Raisonnement par analogie, marqueur mah...af...(de même que...ainsi de...)

HIDUSH
Nouveauté. Innovation législative de la Tora elle-même, sorte d'exception à la règle, dont toutefois on s'interdit de tirer des conséquences halakhiques par Qal wahomer, Binyan Av, etc. Un des principes de la rhétorique mishnique est d'énoncer en premier un HIDUSH ou changement de législation, ce n'est qu'après qu'on revient à l'historique de la question. Il s'agit donc d'un principe de présentation de dernier état à l'origine, et non d'un ordre chronologique relatant une genèse

IM EN RE'AYA LADAVAR, ZEKHER LADAVAR
Principe selon lequel on reconnaît aux Prophètes, sinon une valeur fondatrice (celle-ci étant dévolue au seul Pentateuque), tout au moins une valeur didactique de rappel.

IM ENO INYAN
S'il (élément d'information considéré) ne s'applique pas à ce sujet-ci, applique- le à cet autre. Principe selon lequel une indication du verset qui ne se rapporte pas au sujet et paraît déplacée, doit être prise comme un indice d'une mise en rapport avec un sujet voisin. Affectionné par R. Eliezer bar Yose le Galiléen. Principe appliqué dans le Babli avec la formule: im eno inyan le...tenehu inyan le..

KELAL U-FRAT
Essai des maîtres, surtout dans l'école exégètique d'Ishma'el, d'établir une méthode systèmatique concernant le classement des lois scripturaires qui mêlent dans leur énoncé principe général inclusif et énoncé de cas individuel susceptible d'étendre le principe au lieu de simplement l'illustrer.
KELALIM UFERATIM PETIHA WESIYUM
Principe rhétorique d'exposition mishnique qui permet à un maïtre d'inverser l'ordre logique d'un exposé, d'anticiper le cas particulier sur le principe général ou la conclusion sur l'introduction

LADUN
juger, raisonner juridiquement par DIN, raisonnement, jugement intellectuel

LAMED MILAMED BAQODASHIM
Principe selon lequel en matière de QODASHIM on s'en tient aux seules dispositions explicites de la législation scripturaire (législation primaire) et l'on ne procède pas à partir de ces dispositions à une législation dérivée par interprétation, comme c'est au contraire le cas pour le reste de la législation scripturaire.

LASHON ARAMIT WE'IVRIT
Grand principe selon lequel une Mishna ou une Barayeta est toujours formulée en hébreu, mise à part la relation de dialogues pris sur le vif ou de la citation d'actes profanes en araméen. Il en résulte le principe selon lequel on peut estimer que toute partie en araméen dans le Babli ou le Yersalmi est à coup sûr étrangère au corpus Mishna-Barayetot.

LEFI SHE HU-OMER
Textuellement: étant donné qu'il énonce, retour au texte scripturaire comme argument décisif ou d'autorité

LEHAQISH
Raisonner par analogie.

LESHON NEQIYAH
Langage propre. Grande attention des Hakhamim, d'origine pharisienne, à veiller sur le caractère châtié de leur langage. D'où un usage très fréquent de l'euphémisme et de l'antiphrase, surtout pour éviter l'expression directe de la négativité et de la condamnation, marque très appuyée du respect de l'individu dans sa dignité.

LASHON TORA LAHUD ULASHON HAKHAMIM LAHUD
Principe d'une conscience de l'hébreu vivant distinguant entre l'ancienne langue littéraire classique du corpus scripturaire, et l'hébreu alors moderne et vivant parlé par les Hakhamim. D'où l'existence de véritables études littéraires qui prenaient en compte les différents âges de la langue et faisaient du BAAL MIQRA une manière de philologue.

LO ASSA KELUM
Il n'a rien fait. Degré majeur dans l'expression négative par rapport à PASSUL.

MAALEH ALAW HAKATUV (KEILU OSSE)...
goût de la recherche de l'analogue biblique pour apprécier le contemporain, par un art de l'analogue et de l'à propos figuré.

MAASSE
Un fait, une histoire, la geste. 1) goût de l'illustration didactique par le récit d'un cas, d'une anecdote, voire d'un apologue. On y distingue entre le MAASSE ROV, le comportement grégaire, ou le MAASSE LISETOR, contre-exemple. 2). Traduction convenue du grec Praxis; Aquilas use de ce mot pour traduire l'ensemble POAL-MAASSE. Ainsi les Actes des apôtres ou les Actes de Pilate qui impliquent une rédaction en hébreu, ou en araméen, furent-ils à l'origine des textes du type bien connu dans la littérature hébraïque de la fin du second Temple et des premiers siècles: le type MAASSE.(v. ce mot). MAASSE, actes et DIVRE- histoire, paroles, enseignement étaient des genres très populaires de la littérature agadique. Relevait, plus spécifiquement, de la littérature de type MAASSE les récits hagiographiques concernant les ANSE MAASSE(v. ce terme). Pouvoirs miraculeux et initiation mystique étaient du reste associés dans les deux disciplines ésotériques de MAASSE BERESIT et MAASSE MERKAVA, dont la littérature des manuscrits qumraniens prouve qu'elle était une tradition forte à la fin du second Temple(V. SIRE OLAT HASABAT). La littérature agadique a conservé, attribué à YEHOSUA BEN LEWI(IIIe s), un MAASSE qui relate un voyage outre-tombe: MAASSE BERABI YEHOSUA BEN LEWI, et présente de très fortes parentés avec la deuxième partie des ACTES DE PILATE.

MAH MATSINU
Principe d'interprétation par induction.

MAH
quoi ? Marque du début d'un raisonnement par Qal wahomer, si déjà pour X (la loi est valable) et présente le cas dit QAL

MELEKH HA-MELAKHIM
Roi des rois. Expression surtout appliquée à Dieu. A rapprocher de KSHAH AR KSHAH, titre perse des Achéménides. A pour équivalent dans le bilingisme judéen le grec BASILEUS

MIMASHMA
Introduit un élément d'argumentation fondée sur la constatation que le texte scripturaire est explicite sur le point discuté

MIN HADIN LIHYOT KANADUN
il suffit à ce qui est déduit par raisonnement a fortiori d'être équivalent en rigueur de jugement à ce dont on l'a déduit. Ainsi l'a fortiori ne doit pas servir dans le raisonnement juridique à aggraver la rigueur de la loi explicitée à propos d'un cas. Cas unique de ce type de raisonnement dans le corpus scripturaire : Nb12,14. Le marqueur d'un raisonnement par QAL WAHOMER est toujours l'ensemble: mah she...eno din she.... La réfutation d'un raisonnement de ce type est la TESHUVA ou PIRKHA'

MINAYIN
Textuellement d'où sait-on que...?. Introduit un passage du texte qui fonde ce que l'on avance, argument de l'autorité soit de l'Ecriture, soit de la tradition (texte écrit ou oral)

MISHAM RE'AYAH
De là, la preuve. Expression généralement ironique: le bel exemple que voilà! Art de retourner l'argument.

MISHNA AHARONA
Mishna dernière. S'oppose à MISHNA RISHONA.

MISHNA RISHONA
Mishna première. En général opposé à HAKHAMIM OMRIM, MISHNAT RABI AQIVA ou MISHNA AHARONA. Marque une conscience historique du caractère vivant de la loi orale et de son évolution que le code du Nassi Yehuda a tenu à prendre en compte, bien qu'à un degré moindre de la Tosefta.

MISHUM SHENE'EMAR
En dépit de la forme (du fait qu'il est écrit). La citation scripturaire n'y a pas valeur de preuve, mais de simple référence confirmante.

MISPARIM
nombres. Précision dans l'usage des nombres, héritée d'une ancestrale culture scribe.. Propension pour une rhétorique numérique et certains nombre comme le 13, le 40, le 60, le 300 ou le 400.

MUFNE
Terme dégagé d'un raisonnement pour etre rendu disponible à un autre

MUTAR
Permis. Expression du caractère permis en fonction d'un interdit, d'une tolérance et d'une zone de souplesse.

OQER HARIM
Déracineur de montagnes. Formule par laquelle on désigne un virtuose de la dialectique amoraïque

PARA BASILIAUS NOMES AGRAFOS (sic)
Citation translittérée de la sentence grecque: para basileus o nomos agraphos (pour l'empereur la loi n'est pas écrite). Expression par laquelle on exprime que le souverain est au dessus de sa propre loi.

PATUR
Notion qui s'oppose à celle de HAYAV.

PIRKHA'
comme TESHUVA, introduit la réfutation d'un raisonnement juridique par QAL WAHOMER

QAL WAHOMER
du léger au grave. Type de raisonnement de base, soit a fortiri soit a minori. Composé de deux propositions le QAL, ou cas le plus facile, le plus léger, et le Hamur, cas le plus grave. L'objectif consiste à savoir ou non si ce qui est dit d'aggravant dans le cas du QAL doit s'étendre au HAMUR. A pour corollaire le principe limitatif DAYO LAVA'

QORBAN
offerte. Offrande sacrée qui permet d'approcher Dieu. (Joue sur la racine QRV, approcher, s'approcher, visiter) Par extension, formule de voeu (KINUY NEDARIM) particulièrement puissante par laquelle, dans la pratique populaire on se dégageait souvent de l'impératif de subvenir au soutien économique des parents géniteurs, ainsi qu'en atteste une critique formulée par Jésus à l'égard de la loi pharisienne . Un indice de ce débat qui divisait les maîtres pharisiens eux-mêmes, subsiste dans la rédaction ultérieure de la Loi Orale: Dire QORBAN, OLA, MINHAT, HATAT, TODA, SHELAMIM que je ne puisse te nourrir!, c'est interdit. Rabi Yehuda autorise. Les formules: HAQORBAN (Le fonds QORBAN), KAQORBAN (comme fonds QORBAN), QORBAN que je puisse te nourrir! sont interdites. La formule Au Qorban que je ne puisse te nourrir!, rabi Meir l'interdit. Dire QONAN (substitut de QORBAN) soit ma bouche qui te parle, ma main qui t'aide, mon pied qui marche en ta compagnie! est interdit La réaction des Maîtres Yehuda bar Ilay et Méir, tous deux disciples d'Aqiba (milieu du IIe s) à cette pratique populaire qui consistait à se soustraire à deux des impératifs fondamentaux de la loi morale, montre bien l'impact de critiques qui n'étaient pas dénuées de fondement. Ce n'est sans doute pas un hasard si la volonté de combattre ces abus du voeu se concentre sur ces deux points: 1) le 5e impératif du Décalogue qui commande d'honorer père et mère, et le commandement du Lévitique sur l'amour du prochain.

RIBUY U-MI'UT
Principe interprétatif caractéristique de l'école d'Aqiba, fondé sur l'inclusion ou la restriction de l'applicabilité d'une disposition scripturaire en prenant appui sur les mots outils: et, gam, 'af, kol. Voir DIBRE TORA LASHON BENE ADAM.

SAMUKHIN
Méthode d'interprétation fondée sur la contiguïté de deux versets. R.Yehuda répugnait à cette méthode et ne l'appliquait qu'au Deutéronome.

SEDER HADE'OT
Logique immuable de présentation des opinions différentes qui donnent la prééminence à celles des Anciens, et opère une remontée inverse des générations, les contemporains étant cités en fin d'exposé.

STAM MISHNA
Opinion anonyme, faisant consensus et qui ne peut par conséquent être avancée en preuve. La volonté de codification de R. Yehuda haNassi était de présenter autant que faire se peut le Code de loi orale sur le style impersonnel du STAM MISHNA.

STAM MISHNA RABI MEIR
La mention anonyme de la MISHNA correspond à R. Méir. Principe selon lequel le Nassi Yehuda prit pour base de codification la version de Meir. Cette identification se généralisera chez les Babyloniens, et le Babli a fini par assimiler l'ensemble du corpus de Setam Mishna à la version dite de rabi Meir.

SHANAH ALAW HAKATUV LE-AQEV
Principe exégétique fondé sur l'existence de termes forts inhibiteurs de transgression

SHENE HAKETUVIM HAMAKHISHIM ZE ET ZE
Principe de l'école exégètique d'Ishma'el et Eliezer bar Yossi qui tente de résoudre les dispositions contradictoires de deux versets scripturaires en en suspendant l'applicabilité tant qu'un troisième verset conciliateur n'est pas trouvé

SHENE KETUVIM HABA'IM KE'EHAD
Un des principes restrictifs à l'application du BINYAN AV.


STAM MISHNA RABI MEIR WE-ALIBA DERABI ELIEZER
La mention anonyme de la MISHNA correspond à rabi MEIR et selon l'opinion à Rabi Eliezer. Toute législation anonyme de la Barayeta (réputée être la toute première version de Mishna ou Mishnat rabi Meir) et réputée provenir de l'académie de Meir (milieu du IIe s., élève d'Aqiba, et postérieur à Hadrien), et toute législation anonyme de la Tosefta est réputée provenir de celle de Nemeya. Cette convention d'école caractérise surtout les Babyloniens, et ne doit pas être prise pour exactement historique.

TA'AME HAMIZWOT
Grande question qui divisa les premières générations palestiniennes. Les préceptes ont-ils une raison rationnelle qu'il est louable de chercher à dégager (attitude de Shimon bar Yohay), ou doit-on les considéder comme une manière de mystères dont Dieu seul aurait la clef? Il semble que les opposants à cette mentalité l'aient été essentiellement par crainte de voir se multiplier des théories contradictoires, éventuellement créatrices de schismes.

TALMUD LOMAR
Textuellement: l'analyse du texte scripturaire dégage que...

TANU RABANAN
Termine un raisonnement fondé sur le recours à une BARAYETA.

TANYA
Introduit le recours à une BARAYETA dans le raisonnement. Si ce recours vient en conclusion d'un phrase ou d'un raisonnement, le terme sera celui de TANU RABANAN

TESHUVA
Réponse. introduit la réfutation d'un raisonnement par QAL WAHOMER. V. PIRKHA'

WE
et... Savoir que

WEKHEN
et ainsi... formule par laquelle un maître ajoute à une série reçue une nouvelle dispostion qu'il déduit ou qu'il a recueillie

YESH EM LAMIQRA WE-YESH EM LAMASSORET
Principe découlant du fait que le texte scripturaire datant généralement de plusieurs siècles, et purement consonnantique, comportait des graphies et donc des sens qui n'étaient plus compatibles avec les nouvelles données idéologiques. On s'était donc donné la liberté de modifier la lecture, sans toutefois toucher à la graphie (règle du Qere-Ketiv); et l'on dota beaucoup plus tard les mots litigieux d'une vocalisation qui contredisait le consonnantisme, à l'époque du travail dit des Massorètes de Tibériade. Principe de l'indépendance entre l'époque de la rédaction du texte scripturaire (MIQRA) et celle de la lecture, objet de tradition

YESH OMERIM
Il y a qui disent. Euphémisme. Expression par laquelle on désigne, dans la mishna et les barayetot, les traditions rapportées par rabi Natan le Babylonien, en application d'une sanction décidée contre lui par le Nassi

YODEA LASI' WELITAN
Sachant prendre et donner ou art de la négociation et du compromis. Le grand âge de la polémique judéo-chrétienne se situe aux IIIe-IVe s.

TSAD
Elément commun qu'on relève entre deux cas

TSARIKH
Il est necessaire... notion d'obligation a priori, mais à valeur idéale, alors que HAYAV exprime l'idée de contrainte et d'astreinte.

ZEMAN DIQDUQI
Temps grammatical question du temps verbal prise en considération dans la formule d'une tradition transmise. Le passé indique ainsi un usage tombé en désuétude, mais qu'on ne mentionne que pour le plaisir de la connaissance et de l'étude.

PSHITA
Mais c'est évident ! Etonnement devant un enseignement qui annonce que celui-ci apporte un autre enseignement moins évident.

RESHUT HARABIM
Domaine public. Distinct du domaine privé avec des conséquences diverses du point de vue de la halakha.

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Maurice Mergui a dirigé plusieurs entreprises dont  "Les Temps qui Courent" et publie en 1997 le célèbre cédérom "La Bible de Jérusalem (BJ3).

Economiste de formation et ayant fait une carrière dans l’enseignement, c'est sa rencontre avec Bernard Dubourg qui le conduit à s’intéresser à la littérature midrashique.

Il en a traduit de nombreux volumes et y a consacré deux essais (1 et 2). Après avoir publié une dizaine de titres consacrés au Midrash il fonde l’association "Objectif Transmission" destinée à poursuivre l’effort de traduction.

Secrétaire général - Michel Louis Lévy

Michel Louis Lévy est l’auteur d'ouvrages et d'articles de pédagogie et de vulgarisation en statistique et démographie. Il poursuit l’idée d’expliquer la Bible hébraïque, ses commentaires et ses prolongements, à un large public. Il a publié dès 1988 sa première « Leçon de théologie » dans la revue Commentaire.

Depuis sa retraite en 2005, il a ouvert un blog sur lequel il a publié un roman, La Révélation, qui imagine Moïse en précepteur égyptien inventeur de l’ordre alphabétique. Sur Wikipédia, il est un actif contributeur sur les thèmes bibliques.

Grand utilisateur du cédérom BJ3, il se réjouit qu’un instrument disponible sur Internet permette de comparer au texte hébreu plusieurs traductions de la Bible en français.